Historique de Grandfontaine
Grandfontaine (situé en Alsace – Bas-Rhin – 67) apparaît dans un document (Vidimus) qui reprend les termes de la bulle pontificale d’Honorius III datant de 1125. Celle-ci comfirme les biens de l’abbaye de Senones et on y trouve : « eccl [ es ] ia fontaneis ». Un siècle et demi plus tard, du minerai de fer est découvert dans la montagne, entraînant d’une part la recherche et l’ouverture des mines de fer et d’autre part, la construction des forges qui feront alors vivre Grandfontaine-Framont.
Possessions des Salm au XVIème siècle, ces exploitations sont attribuées à la branche des Rhingraves en 1598, puis deviennent indivises entre les deux branches de la famille de 1621 à 1751, avant qu’un nouveau partage les mette sous la seule souveraineté du prince de Salm.
Au XIXème siècle, alors que la concurrence des forges à houille menace celles de Framont qui fonctionnent au charbon de bois, des erreurs de gestion provoquent le déclin de l’industrie. Après un passé glorieux et une renommée à l’échelle européenne, les mines et forges cesseront leur activité.
Entre temps, en 1850, le directeur de la Compagnie des forges qui a entrepris d’importantes reconversions a adressé une demande d’installation pour la fabrication de produits chimiques dans le batîment désaffecté du laminoir. Mais ces projets restent sans lendemain. La Compagnie des forges de Framont est dissoute lors de l’assemblée générale de 1863. La vente à Coulaux et Sütterlin qui exploitent la manufacture d’armes de Mutzig interviendra en 1864 et les nouvelles orientations de repreneurs donneront – avec la fabrication de pièces détachées pour le fusil Chassepot – l’occasion à Grandfontaine de maintenir une certaine activité jusqu’aux signes avant-coureurs de la guerre de 1870.
Toujours dans les mêmes bâtiments encore debout, une fabrique de verres de montres et un fabrique de pâte à papier verront le jour, cette dernière entreprise finira elle aussi par se transformer en usine de production d’électricité grâce aux canalisation installées pour le fonctionnement des forges.
Quant à la population, évaluée à près de 1600 habitants, elle chutera de moitié avec la fermeture de forges. Heureusement, l’industrie textile en forte progression dans toute la vallée de la Bruche, maintiendra le reste de la population jusqu’en 1958. Lorsque les « fabriques » fermeront à leur tour leurs portes, la population chutera encore de moitié. Depuis, Grandfontaine compte environ 400 habitants.